Soudan du sud

623 000 personnes affectées par des inondations

15 Octobre 2021

Jeudi 7 octobre, l’Organisation des nations unies a donné l’alerte : 623 000 personnes sont touchées par des inondations massives au Soudan du Sud. De nombreux habitants ont été contraints d’abandonner leur habitation. Les secouristes s’activent sur place pour évacuer la population située dans des zones reculées. Les violences ethniques actuelles dans le pays compliquent la donne.

En 2020, le Soudan du Sud avait essuyé un bien triste record : 700 000 personnes sur les 11 millions d’habitants au total ont été touchées par d’importantes inondations… Depuis, près de 100 000 Soudanais n’étaient pas revenus sur leur lieu d’habitation. Cette année, la situation ne s’arrange guère. Ce jeudi 7 octobre, l’Organisation des nations unies a alerté sur les nouvelles inondations massives qui impactent le pays depuis mai dernier. En effet, la saison des pluies aurait été plus précoce que les années précédentes et a engendré une forte montée des eaux.

Résultat, 623 000 habitants du Soudan du Sud ont été encore contraints d’abandonner leur maison. Les habitations ainsi que des fermes situées dans huit états du pays sont sous les eaux d’après le Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations unies (Ocha). Les récoltes, le bétail, les vêtements, et autres biens vitaux ont été engloutis. Le 8 août dernier, les crues ont détruit une clinique de Médecins sans frontières dans le village de Haat. L’accès aux soins s’avère de plus en plus difficile. Nombreuses sont les familles qui sont parvenues à fuir vers Juba, la capitale du pays. Cependant, d’autres se sont réfugiées, avec quelques affaires, dans des camps de fortune localisés le long des autoroutes.

De grandes difficultés pour s'alimenter

Pour venir en aide à l’ensemble de la population impactée par ces inondations, les secouristes ont été déployés sur place. Des canoës et des bateaux sont utilisés pour atteindre les habitants les plus isolés. « Les écoles, maisons, infrastructures de santé et sources d’eau sont inondées, affectant l’accès de la population aux services de bases » a indiqué l’Ocha dans une note. La peur de la famine se fait également ressentir. Une hausse des prix à hauteur de 15% concernant les denrées alimentaires a été constatée. D’après l’agence onusienne, les deux-tiers des habitants touchés par ces intempéries pourraient ne plus avoir les moyens de s’alimenter. « Nous voulons des tentes, c’est la première des choses. Nous voulons aussi des moustiquaires parce qu’il y a trop de moustiques et de la nourriture » a indiqué une habitante, des propos relayés par Le Point, le 29 septembre dernier.

S’ajoute à ça la difficulté pour les secouristes et les équipes de l’ONU à apporter de l’aide dans certains secteurs en proie à des violences intercommunautaires et à une épidémie de rougeole notamment dans l’État du Warrap, au nord-ouest du pays. D’après les informations de nos confrères, près de 25 000 personnes seraient concernées par ces difficultés.

 

Cassandra Parpex (Partagence)
Photo : Mahmoud Hjaj - Anadolu Agency via AFP

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