RD Congo

L’éruption volcanique du Nyiragongo emporte une partie de la ville de Goma

28 Mai 2021

Le célèbre volcan Nyiragongo est entré en éruption le 22 mai dernier. La ville de Goma, en République démocratique du Congo, a été en grande partie évacuée. Des dégâts matériels importants sont à déplorer dont près de 2 500 habitations emportées par la lave. 32 personnes ont trouvé la mort. Les organisations humanitaires s’activent pour remettre la zone en état. De violents séismes ont été encore enregistrés quatre jours plus tard. L’hypothèse d’une nouvelle éruption plane encore sur la ville de Goma.

Le Volcan Nyiragongo, situé dans l’est de la République démocratique du Congo, près de la ville Goma, est entré soudainement en activité dans la soirée du samedi 22 mai. Après la confirmation de cette éruption volcanique par les autorités, le plan d’évacuation de la ville de Goma a été activé. Pris de panique, des milliers d’habitants de la ville ont fui vers les frontières du Rwanda, le pays voisin. Ce volcan est connu pour ses éruptions douces c’est-à-dire que la lave s’écoule par les flancs du volcan et non par une explosion dans le cratère. Une caractéristique qui laisse du temps pour faire évacuer la zone. Ce type d’éruption arrive fréquemment et peut rapidement paralyser les régions situées près du volcan.

Près de 2500 habitations détruites, un tiers de la population de la ville de Goma privés d’eau potable

Peu de temps après l’évacuation de la ville de Goma, deux coulées de lave sont descendues dont une qui a atteint le nord-est de la ville. La lave s’est arrêtée, dans la nuit de samedi à dimanche, dans les faubourgs nord-est de la ville. L’aéroport a été épargné mais le bilan matériel s’annonce tout de même lourd. Cette éruption a détruit 4 villages principaux et a impacté une douzaine de villages partiellement. Entre 900 et 2 500 habitations ont été emportées par la lave. Près de 20 000 personnes seraient donc sans foyer. Une estimation faite par le chef adjoint de la délégation du comité international de la Croix-Rouge, Raphaël Ténaud.

Un autre problème s’ajoute à ces destructions : l’accès à l’eau potable. Une citerne d’une capacité de 5 000 mètres cubes, située à Bushara au Nord de la ville de Goma, a été touchée par l’immense coulée de lave. Le coût pour remettre en état la citerne est estimé à près de 10 millions de dollars. Rétablir l’eau potable est l’une des priorités que ce soit pour les autorités ou les organisations humanitaires sur place. Deux tiers de la population de la ville de Goma serait impacté. Le risque étant que cette partie de la population se reporte sur l’eau du lac Kivu. Si cela venait à se réaliser, la situation sanitaire serait sans précédent. L’Unicef va lancer un programme pour rendre l’eau de ce lac consommable afin d’éviter une épidémie de choléra dans le secteur.

D’après les autorités locales, 32 personnes ont trouvé la mort suite à l’éruption du volcan Nyiragongo, dont 7 personnes asphyxiées par les vapeurs toxiques émanant de la coulée de lave. Ce bilan n’est pour le moment que provisoire. La situation est loin d’être stabilisée. Les habitants vivent dans la peur d’une nouvelle éruption. Ce lundi 23 mai, pas moins de 119 petits séismes ont été enregistrés et d’autres séismes plus violents ont été ressentis le 26 mai.

Au 28 mai, les autorités ont fait état de l'évacuation de 80 000 foyers, soit près de 400 000 personnes, ce qui représente les deux tiers de la population de Goma.

 

Cassandra Parpex (Partagence) avec AFP.
Photo : Guerchem Ndebo / AFP

 

 

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