Mai 2022 : un risque de sécheresse plane déjà sur la France

17 Mai 2022

Avec le manque de précipitations depuis le début de cette année 2022, la menace d’une grande période de sécheresse plane sur la France. Depuis ce dimanche 8 mai, 10 départements sur le territoire ont dépassé le seuil d’alerte. Cette absence de pluie se fait remarquer également en Bretagne où il n’a quasiment pas plu depuis près de sept mois. Le monde de l’agriculture est déjà en alerte… La croissance des céréales, et des cultures printanières, pourrait être impactée par le manque d’eau.

Le risque d’une grande période de sécheresse plane sur l’héxagone. D’après Météo France, depuis le début de l’année 2022 « les précipitations sont déficitaires de près de 35% sur le pays ». Pour le moment, 15 départements sur l’ensemble du territoire français sont touchés par ce fait climatique. Dix d’entre eux ont même dépassé le seuil d’alerte, d’après la dernière carte publiée par le ministère de la Transition écologique, ce dimanche 8 mai. Il s’agit du Maine-et-Loire, la Vienne, les Deux-Sèvres, la Charente-Maritime, la Charente, l’Ain, la Drôme, les Alpes-Maritimes, les Bouches-du-Rhône et le Vaucluse. Dans ces départements des restrictions ont été appliquées, comme dans le Vaucluse avec, entre autres, l’interdiction d’arroser les jardins entre 9h et 19 heures.

La croissance des céréales menacée

Ce lundi 9 mai, la Fédération Nationale des Syndicats d’Exploitants Agricoles (FNSEA), a alerté sur cette absence de pluie qui pourrait, à terme, menacer la croissance des céréales, dont le blé. « Aucune région n’est épargnée. Chaque jour qui passe, on voit des sols se craqueler. Même dans le Nord, les céréales ont soif. Hier j’étais chez un agriculteur du Puy-de-Dôme, il arrose son blé. Si cela continue comme ça, ceux qui ont la possibilité d’irriguer vont s’en sortir, les autres auront des baisses de rendement dramatiques », a déclaré la présidente de la FNSEA, Christiane Lambert, à nos confrères de l’AFP. Les météorologues ont d’ailleurs annoncé une hausse des températures, dès cette semaine, sur l’ensemble du pays. Une situation qui inquiète grandement les professionnels du monde agricole. « C’est une période délicate pour les céréales : le blé a atteint sa taille adulte, l’épi s’est développé et on est maintenant au stade du grossissement du grain », a indiqué Joël Limouzin, en charge des situations d’urgence à la FNSEA. Seulement, le manque d’eau ne permettra pas à la plante de faire un grain de qualité. Outre le blé et l’orge, si ce temps chaud et sec perdure, les autres cultures printanières, comme le tournesol, la betterave ou encore le maïs, pourraient aussi être impactées.

En Bretagne, pas une goutte de pluie depuis plus de six mois !

La Bretagne, pourtant bien connue pour ses grandes périodes pluvieuses, est également menacée par cette sécheresse. « Depuis le mois d’octobre 2021 jusqu’à ce mois d’avril 2022, on a un déficit de précipitations sur la Bretagne. Il a assez peu plu sur les sept derniers mois. On a déficit qui s’élève à environ 30% sur ce mois d’avril », a expliqué Flora Lucassou, hydrogéologue au BRGM Bretagne. À l’heure actuelle, 60% des forages qui servent à mesurer le niveau des nappes phréatiques sont inférieurs à la moyenne. Une situation que les bretons avaient déjà vécue en 2012 et en 2017. Pour autant, aucune restriction n’a été communiquée. Le préfet invite, tout de même, les particuliers, les industriels ou encore les agriculteurs et les collectivités à « réduire de manière volontaire » leur consommation d’eau.

Pour essayer de lutter et d’anticiper les dégâts que peut engendrer cette sécheresse, le gouvernement a indiqué, dans un communiqué, avoir augmenté, pour cette année 2022, le plafond des dépenses des agences de l’eau. Elles pourront dépenser 100 millions d’euros supplémentaires pour aider les filières agricoles à s’adapter au changement climatique ou pour seulement créer des retenues d’eau.

 

Cassandra Parpex (Partagence) - Photo AFP.

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