Organisation

Marie-France, une bénévole au contact des sinistrés : "le besoin d'être écouté prime sur tout le reste"

10 Mai 2023

En post catastrophe, la reconstruction des sinistrés passe aussi par une assistance matérielle, notamment celle apportée par Partagence, mais également par un soutien moral ou psychologique. Au sein de l’association, une bénévole, s’y adonne dans le cadre des programmes de post urgence.

C’est une mission essentielle au sein de l’association : la relation avec les familles victimes d’évènements catastrophiques. Depuis 3 ans, à Partagence, elle est gérée en grande partie par Marie-France Jallet. Cette ancienne Infirmière de métier a, sitôt la retraite sonnée, voulu continuer à être utile aux autres.

Tout a commencé quelques mois après le passage de la tempête Alex, dans les Alpes-Maritimes, en octobre 2020. C’est si peu dire que la procédure opérationnelle, Marie-France la connaît parfaitement. Après un sinistre, dans les jours ou semaines qui suivent, des demandes d’aide affluent sur la plateforme dédiée aux sinistrés. C’est le point de départ de la mission de notre jeune retraitée qui, quelques mois durant, développe des échanges avec les demandeurs. « Ma démarche, à ce stade, est simple : identifier les pertes matérielles subies par les membres du foyer, après avoir compris leurs situations sociales » précise-t-elle avant de rajouter : « La complexité de cette étape n’est pas de compter les pertes mais bien de tenter d’amoindrir la détresse morale et le désarroi dont les sinistrés me font part ».

Tous les échanges sont uniques et notre bénévole ne compte pas son temps, « certains ne s’entretiennent que quelques minutes alors que pour d’autres le besoin d’être écoutés prime sur tout le reste. » admet-elle.

Le Fonds de solidarité de Partagence existe depuis septembre 2020

Dans un second temps, l’objectif est de pouvoir proposer des équipements de première nécessité, toujours neufs, tels que la literie, du gros électroménager, des tables et chaises et des meubles de rangement. Une réponse matérielle qui n’exclut pas d’autres besoins qui peuvent être satisfait par l’association. Même si des dons en nature réceptionnés par cette dernière peuvent être fournis aux sinistrés, ce sont prioritairement des bons d’achats qui leur sont offerts.

Ce volet distribution amène Partagence à se rapprocher d’enseignes qui commercialisent des produits pour l’habitat et auxquelles se fournit l’organisation, parfois à des conditions tarifaires « solidaires » (ce qui est rare). Marie-France complète l’explication : « c’est là qu’intervient notre fonds de solidarité – aide aux sinistrés lequel finance ces achats en quantité importante. Par exemple, pour les sinistrés de la tempête Fiona, en Guadeloupe, celui-ci a engagé plus de 55 000 €. Plus récemment, 18 000 € ont été utilisés pour venir en aide à 15 foyers sinistrés d’un incendie d’immeuble, en région parisienne ». Au total, sur une période de 2 ans et demi, ce sont 350 000 € qui ont été alloués aux foyers sinistrés identifiés par Partagence.

La mission de Marie France n’arrive cependant pas encore à son terme car celle-ci contacte régulièrement de nombreux sinistrés pour s’enquérir de leurs nouvelles. Car si les besoins primaires de matériel sont en partie satisfaits par l’intervention de Partagence, le traumatisme de la perte du foyer reste, lui, bien présent. La « Madame Sœur Térésa », comme l’a surnommée une dame sinistrée, est de nouveau confrontée à la peine des victimes mais s’ajoutent souvent les difficultés administratives qu’ils rencontrent, notamment celles liées aux assurances dont le délai de prise en charge du sinistre traîne souvent en longueur.

23 programmes déjà menés

" Chaque programme de post urgence a sa particularité, tant par la typologie de la catastrophe que par son ampleur," souligne notre bénévole. Il en va effectivement de l’assistance isolée pour un ou deux foyers sinistrés (souvent un incendie d’habitation) à l'accompagnement de 330 familles, comme ce fut le cas dans l’Aude, en 2018-2019, après des inondations dévastatrices et meurtrières (ou encore 210 foyers en Belgique). Dans certains programmes, des visites par des bénévoles de l’association sont mises en place en complément des échanges à distance. Mais pour chaque cas, l’étude des demandes d’assistance matérielle reste individualisée et toujours dans un climat d’humanité.

Précisons qu’en mai 2023, l’association comptabilisait 23 programmes d’assistance, depuis sa création en 2014.

Olivier de Vanssay
Notre photo : une personne sinistrée réceptionne une partie de l'aide matérielle (ici, le petit électroménager)

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